Le Petit Chaperon rouge
Il était une fois une
petite fille, bien gentille et très polie. Sa mère et sa bonne mamie l’aimaient
tendrement. Cette dernière fit faire pour la bonne enfant un petit chaperon
rouge, qui lui seyait bien et fit qu’on l’appela partout Le Petit Chaperon
rouge.
Un jour, sa maman, bonne cuisinière, en attendant que son
mari rentrât du travail, fit cuire des galettes et dit à sa fille :
« Ma fille, il est l’heure d’aller à l’école pour
t’instruire et apprendre le beau parler auprès de tes maîtres. Je vais voir
comment se porte ta bonne mamie car on m’a dit qu’elle était en petite santé,
et lui porter une galette et ce petit pot de margarine sans huile de palme.
La bonne ménagère partit aussitôt chez sa maman qui
demeurait dans un autre village. Elle évita le bois où traînaient des loups de
mauvaise réputation et resta sur le chemin.
Elle rencontra un cochon, très propre, et tiré à quatre
épingles, qui se rendait au travail.
« Je vais voir ma chère mère que l’on dit mal
portante et lui porter une galette avec un petit pot de margarine.
- Demeure-t-elle bien loin ? s’enquit le gentil
cochon.
- Oh oui ! dit la maman du Petit Chaperon rouge. C’est
par-delà le supermarché que vous voyez là-bas, à la première maison du village…
- Eh bien, dit l’honnête travailleur, je vous y
accompagne car il n’est pas prudent pour une mère de famille de sortir seule si
loin de son foyer. »
Le brave cochon prenait soin de ne pas salir son pantalon
à la poussière du chemin tandis que la dame évitait d’abîmer ses ballerines sur
les cailloux.
Les bas-côtés étaient fleuris et les coudriers donnaient
à foison des noisettes.
Le cochon, bon marcheur, arriva à la maison de la vénérée
aïeule ; il heurta.
« Toc ! Toc !
- Qui est là ?
- Monsieur Cochon, j’accompagne votre prudente fille qui
vous apporte une galette et un petit pot de margarine. »
La douce mamie qui était au lit, un peu mal portante, lui
cria :
« Il faut tirer la chevillette mais elle couine un
peu et la bobinette devrait choir si elle ne reste pas bloquée…
- Ne vous inquiétez pas, j’ai ma burette d’huile et je
vais vous réparer tout ça en un tournemain. »
Aussitôt dit, aussitôt fait.
L’habile cochon tira la chevillette et la porte s’ouvrit
en grand.
Il se jeta aux pieds de la vénérable femme et dévora des
yeux le missel qui trônait sur son chevet.
La sainte femme ne resterait pas longtemps alitée mais il
lui fallait boire et manger pour se refaire une santé.
« Toc ! Toc !
- Qui est là ?
- C’est votre fille, maman, je vous apporte une galette
et un petit pot de margarine. »
L’adorable alitée, croquant un biscuit que le gentil
cochon lui avait donné, laissa échapper un filet de voix.
« Tire la chevillette, la bobinette cherra. M.
Cochon l’a réparée. »
C’était de la belle ouvrage et la porte s’ouvrit sans
grincer.
« Viens prendre le thé avec nous. M. Cochon a
installé une table tout exprès. »
La maman proprette essuya le bout de ses ballerines et
vint près du lit retrouver sa douce mère.
« Ma chère maman, que vous avez des bras bien
proportionnés et à la bonne longueur.
- C’est le don que m’a fait le Créateur à ma naissance.
- Ma chère mère, que vous avez des jambes solides.
- Une vie de labeur, levée de bonne heure et tôt couchée,
voilà les clefs d’une bonne santé.
- Ma bonne mère, que vous avez de belles oreilles.
- A côtoyer d’honnêtes personnes, il n’y entre que de
bonnes paroles.
- Ma chère mère, que vous avez des yeux bien beaux.
- Mon âme est pure et mes yeux en sont le reflet.
- Ma bonne mère, que vous avez de bonnes dents.
- Un bon dentier, brossage tous les soirs, c’est le
secret de l’hygiène parfaite. »
Et en disant ces mots, la vénérable aïeule se jeta sur le
thé de M. Cochon et le sirota à petites gorgées.
MORALITE
On voit ici que de bonnes mamans
Surtout
mères au foyer
Propres,
économes, aimées
Font le bien autour d’elles et bonifient les gens
Et que ce n’est
pas chose étrange
Si l’on parle
d’elles comme d’anges
Je dis bien
ange, car tous les anges
Du Seigneur
sont douces mésanges.
Ils sont tous
d’une humeur accorte,
Sans bruit,
sans fiel et sans courroux,
Bien purs,
complaisants et si doux,
Inspirent les douces
ménagères
Jusque dans les maisons et sur les étagères,
Mais mon Dieu, quelle joie que ces visages aimés
Qui répandent le bien dans le doux du foyer.
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