27/05/2023

Le Petit Chaperon rouge



                        Le Petit Chaperon rouge


Il était une fois une petite fille, bien gentille et très polie. Sa mère et sa bonne mamie l’aimaient tendrement. Cette dernière fit faire pour la bonne enfant un petit chaperon rouge, qui lui seyait bien et fit qu’on l’appela partout Le Petit Chaperon rouge.

Un jour, sa maman, bonne cuisinière, en attendant que son mari rentrât du travail, fit cuire des galettes et dit à sa fille :

« Ma fille, il est l’heure d’aller à l’école pour t’instruire et apprendre le beau parler auprès de tes maîtres. Je vais voir comment se porte ta bonne mamie car on m’a dit qu’elle était en petite santé, et lui porter une galette et ce petit pot de margarine sans huile de palme.

La bonne ménagère partit aussitôt chez sa maman qui demeurait dans un autre village. Elle évita le bois où traînaient des loups de mauvaise réputation et resta sur le chemin.

Elle rencontra un cochon, très propre, et tiré à quatre épingles, qui se rendait au travail.

« Je vais voir ma chère mère que l’on dit mal portante et lui porter une galette avec un petit pot de margarine.

- Demeure-t-elle bien loin ? s’enquit le gentil cochon.

- Oh oui ! dit la maman du Petit Chaperon rouge. C’est par-delà le supermarché que vous voyez là-bas, à la première maison du village…

- Eh bien, dit l’honnête travailleur, je vous y accompagne car il n’est pas prudent pour une mère de famille de sortir seule si loin de son foyer. »

Le brave cochon prenait soin de ne pas salir son pantalon à la poussière du chemin tandis que la dame évitait d’abîmer ses ballerines sur les cailloux.

Les bas-côtés étaient fleuris et les coudriers donnaient à foison des noisettes.

Le cochon, bon marcheur, arriva à la maison de la vénérée aïeule ; il heurta.

« Toc ! Toc !

- Qui est là ?

- Monsieur Cochon, j’accompagne votre prudente fille qui vous apporte une galette et un petit pot de margarine. »

La douce mamie qui était au lit, un peu mal portante, lui cria :

« Il faut tirer la chevillette mais elle couine un peu et la bobinette devrait choir si elle ne reste pas bloquée…

- Ne vous inquiétez pas, j’ai ma burette d’huile et je vais vous réparer tout ça en un tournemain. »

Aussitôt dit, aussitôt fait.

L’habile cochon tira la chevillette et la porte s’ouvrit en grand.

Il se jeta aux pieds de la vénérable femme et dévora des yeux le missel qui trônait sur son chevet.

La sainte femme ne resterait pas longtemps alitée mais il lui fallait boire et manger pour se refaire une santé.

« Toc ! Toc !

- Qui est là ?

- C’est votre fille, maman, je vous apporte une galette et un petit pot de margarine. »

L’adorable alitée, croquant un biscuit que le gentil cochon lui avait donné, laissa échapper un filet de voix.

« Tire la chevillette, la bobinette cherra. M. Cochon l’a réparée. »

C’était de la belle ouvrage et la porte s’ouvrit sans grincer.

« Viens prendre le thé avec nous. M. Cochon a installé une table tout exprès. »

La maman proprette essuya le bout de ses ballerines et vint près du lit retrouver sa douce mère.

« Ma chère maman, que vous avez des bras bien proportionnés et à la bonne longueur.

- C’est le don que m’a fait le Créateur à ma naissance.

- Ma chère mère, que vous avez des jambes solides.

- Une vie de labeur, levée de bonne heure et tôt couchée, voilà les clefs d’une bonne santé.

- Ma bonne mère, que vous avez de belles oreilles.

- A côtoyer d’honnêtes personnes, il n’y entre que de bonnes paroles.

- Ma chère mère, que vous avez des yeux bien beaux.

- Mon âme est pure et mes yeux en sont le reflet.

- Ma bonne mère, que vous avez de bonnes dents.

- Un bon dentier, brossage tous les soirs, c’est le secret de l’hygiène parfaite. »

Et en disant ces mots, la vénérable aïeule se jeta sur le thé de M. Cochon et le sirota à petites gorgées.

 

 

MORALITE

 

   On voit ici que de bonnes mamans

            Surtout mères au foyer

            Propres, économes, aimées

Font le bien autour d’elles et bonifient les gens

     Et que ce n’est pas chose étrange

     Si l’on parle d’elles comme d’anges

     Je dis bien ange, car tous les anges

     Du Seigneur sont douces mésanges.

     Ils sont tous d’une humeur accorte,

     Sans bruit, sans fiel et sans courroux,

     Bien purs, complaisants et si doux,

     Inspirent les douces ménagères

Jusque dans les maisons et sur les étagères,

Mais mon Dieu, quelle joie que ces visages aimés

Qui répandent le bien dans le doux du foyer.

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