12/03/2023

Lecture dédicace à la Librairie Culture de l'Être - Printemps des Poètes 2023

                                Librairie Culture de l'Être

lecture dédicace de mes recueils de poésie, le samedi 11 mars 2022




02/03/2023

Exposition "Papiers à poésie" à la Librairie Culture de l'Être - Printemps des Poètes 2023

La Librairie Culture de l'Être (11 avenue de Toulouse 81700 Puylaurens)
expose jusqu'au 11 mars trois séries de mes "Papiers à poésie", extraites des recueils Exégèse des ruines (Encres Vives 2006), Bris épars (Unicité 2020) et Farfulaisons (inédit).







A l'occasion du Printemps des Poètes, le samedi 11 mars 2023, j'aurai le plaisir, avec Arnaud et Sonia, de vous accueillir à la librairie Culture de l'Être pour une rencontre dédicace, de 10h à 17h.
La journée se poursuivra par une lecture, à partir de 17h45.








13/02/2023

Emission Les Poètes - Radio Occitania

 


Dans son émission  Les Poètes du 07 février 2023, sur Radio Occitania, Christian Saint-Paul parle de mon dernier recueil, paru aux Editions Encres Vives, Observations pour un futur carnet tératologique


écouter l'émission





17/01/2023

Papiers à poésie

 



Affiche de l'expo "Papiers à poésie"



Poème extrait du recueil Bris épars, Ed. Unicité 2020


     Poème extrait du recueil Farfulaisons, inédit


   Poème extrait du recueil Exégèse des ruines
                  Ed. Encres Vives 2006


         Poème extrait du recueil Chiméries, inédit

07/01/2023

Observations pour un futur carnet tératologique - Stéphane Amiot

Partout la Terre vomissait des déchets. Des nuages coulaient des jus bitumeux. Les plastiques germaient à tous les orifices, failles, narines, bouches, fissures, fentes abyssales, momifiant sans cérémonie toute vie d’un suaire lyophilisant.

Les oracles du web sauvage prophétisèrent le recyclage. Les vestales gobaient les œufs aux entrailles, les migrateurs noyaient des ronds dans un ciel d’huile.

Compostage, recyclage, détricotage, la révolution surprit les vieilles Moires au saut du lit.

Des danseuses donnèrent leurs jambes à pourrir. On carda les muscles, les tendons, les nerfs, filant, tissant, les tourets faisaient le tour de la Terre. On prit l’habitude d’économiser les cellules, de naître borgne, unijambiste, éviscéré. Les tubes digestifs ingéraient les organismes, sacrifiant aux concrétions calcaires des sanctuaires rupestres les cathédrales d’os.

Les existences s’inscrivaient au charbon sur leurs livres de pierre. Partout fleurissaient des champs d’étoiles sur les grandes jachères humaines. La conscience du monde s’effilocha et fondit comme une barbe à papa.




L’écrivain fut un des premiers. Son essence vaporeuse, évanescente, inachevée, l’y prédestinait.

Il résista bien sûr un peu. A peine, avec des moyens de poète. Il questionna régulièrement les autorités pour s’assurer de son état civil mais les bureaux voulurent l’archiver en même temps que ses extraits d’actes de naissance. Il se tourna vers les photographes et s’en détourna confronté à l’impermanence de ses portraits. Le miroir agissait tel un microscope inapte à percevoir le tout. Il commença à semer des écrits comme autant de preuves de son passage, des balises attestant sa présence, en signalant des traces. Sa route était parsemée de cahiers, de notes, de pages où séchaient des mots, sa petite lessive existentielle qui n’approchait que les alentours. Il s’appuya sur des piles de livres dont les ondulations impulsaient une marche en apesanteur, les pariétaux lestés de dictionnaires.

Autour de lui les voix qui le traversaient défiaient le temps. Les pages s’imprimant en tatouages lui dessinaient une reliure de peau et sa joie pyromane enflammait les affleurements contemporains qu’il feuilletait des lèvres.

Il rêva d’os et de racines pour les porter puis vint la terre nourrie d’ancêtres qu’il accueillit.




A l’automne, après s’être parées des plus belles couleurs, les pierres tombent dans la plupart des quartiers de la ville.

Certaines façades se retrouvent très vite à nu, d’autres conservent parements et fenêtres jusqu’à la Toussaint.

Les gravats forment de petits monticules au milieu des chaussées que les vents finissent par entraîner dans les fonds de ruelles, les impasses, les culs-de-sac où ils sont rongés par le temps avec les os et les vies des écrasés.

En hiver, les villes se referment sur leur cœur et s’endorment dans une nuit sans fond. Nul ne sait ce que deviennent les habitants, comment ils survivent, quel air ils respirent, quelle eau ils boivent, quelle lumière ils absorbent. Les villes et leurs hôtes s’absentent, c’est tout.

Des cheminées percent avec les premières chaleurs, le printemps se colore de cascades de tuiles, de parures de gouttières. Tous les tuyaux se gorgent d’eau, les rivières chantent dans les artères, les vêtements, les feuilles, les peaux s’exhibent avec appétit.

C’est la saison des grues qui s’abattent en nombre sur les chantiers où la nourriture est fraîche et abondante, jusqu’à ce que la canicule englue toute cette agitation dans son ambre suffocante.

Quand les labours viennent retourner les dernières banlieues, pour les sauteurs de murs, il est temps de prendre la clef des champs. 




 Nous avons tous dans nos livres de peau des lignées de chimères, à peine ossifiées, respirant sous des eaux rémanentes, nouées à nos muscles comme une poussière de bataille, l’écho des combats passés et perdus.

Laissons advenir les défaites, accueillons les surgeons de la contingence, les monstres, en nos terres, pour une nouvelle alliance.

Les feuillets qui suivent sont ordonnés au hasard par des mains mécaniques selon une logique probabiliste qui nous échappe.


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