18/05/2019

A grands pas dans l'automne - note de lecture de Stephen Blanchard


A grands pas dans l'automne, Stéphane Amiot, éditions Alcyone, 2016, 20 €


Comme chacun le sait, en poésie, il y a peu d'élus et les raisons en sont multiples car cela dépend pour chaque époque de l'intérêt que le public porte à nos états d'âme. Il n'est pas si facile d'éveiller la conscience d'un lecteur, même averti, à comprendre notre propre écriture, notre idéal et nos rêves les plus fous pour aller à la rencontre de « l'autre ». En réalité, il faudrait se poser la question : est-ce un hasard d'écrire en vers ? Et pourtant les pièces en vers de Molière ou de Racine sont toujours d'actualité et puis tout le monde ne peut pas s'appeler Rilke ou Victor Hugo ! Si l'enseignant ne le fait, c'est au poète, à lui seul, qu'il appartient de faire aimer la poésie sans aucun esprit de chapelle. Stéphane AMIOT a compris qu'il fallait arracher les mots du silence « dans la lumière du poème », butiner le miel de son imagination car la poésie c'est « l'écho d'une pierre tombée dans le puits d'une âme », lorsque « l'espoir vacille à la lunule de tes yeux » pour « s'en remettre à l'oubli ». Et puis, parfois le temps s'arrête au firmament des songes, « en amont de l'enfance », redonnant du souffle à la vie « dans l'amitié d'un regard » ou dans l'épanchement des solitudes. Tout poète traîne souvent tout au fond de lui quelques blessures cantonnées à l'étreinte d'un désir afin de se convaincre de l'importance « d'une lèvre » qui d'un jour à l'autre peut « éclairer la nuit » de ses interrogations et de ses doutes. Un recueil qui sait « déchiffrer le silence des feuilles » et la sève des étés.

Stephen BLANCHARD

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