Comme
chacun le sait, en poésie, il y a peu d'élus et les raisons en sont
multiples car cela dépend pour chaque époque de l'intérêt que le
public porte à nos états d'âme. Il n'est pas si facile d'éveiller
la conscience d'un lecteur, même averti, à comprendre notre propre
écriture, notre idéal et nos rêves les plus fous pour aller à la
rencontre de « l'autre ». En réalité, il faudrait se poser la
question : est-ce un hasard d'écrire en vers ? Et pourtant les
pièces en vers de Molière ou de Racine sont toujours d'actualité
et puis tout le monde ne peut pas s'appeler Rilke ou Victor Hugo ! Si
l'enseignant ne le fait, c'est au poète, à lui seul, qu'il
appartient de faire aimer la poésie sans aucun esprit de chapelle.
Stéphane AMIOT a compris qu'il fallait arracher les mots du silence
« dans la lumière du poème », butiner le miel de son imagination
car la poésie c'est « l'écho d'une pierre tombée dans le puits
d'une âme », lorsque « l'espoir vacille à la lunule de tes yeux »
pour « s'en remettre à l'oubli ». Et puis, parfois le temps
s'arrête au firmament des songes, « en amont de l'enfance »,
redonnant du souffle à la vie « dans l'amitié d'un regard » ou
dans l'épanchement des solitudes. Tout poète traîne souvent tout
au fond de lui quelques blessures cantonnées à l'étreinte d'un
désir afin de se convaincre de l'importance « d'une lèvre » qui
d'un jour à l'autre peut « éclairer la nuit » de ses
interrogations et de ses doutes. Un recueil qui sait « déchiffrer
le silence des feuilles » et la sève des étés.
Stephen
BLANCHARD
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